Théodore Bally | Peinture | ca. 1963
Huile sur toile réalisée vers 1963.
Dimensions (avec cadre) : 68 x 68 cm (chassis)
Théodore Bally, soleurois d’origine, naît à Säckingen en 1896. Il grandit et étudie à Bâle. A l’âge de vingt ans, il se destine à la peinture et séjourne quelques mois à Munich. Il revient en Suisse et s’installe pour une année chez Cuno Amiet (1916-1917). A noter encore un passage dans l’atelier de Jean-Jacques Lüscher l’année suivante (1917-1918).
Il s’établit pour plusieurs années à Zurich, d’où il s’échappe fréquemment pour séjourner en Hollande, à Tunis, en Espagne (avec Louis-René Moilliet en 1935) ou en Sicile. Dans ses nombreux voyages dans toute l’Europe, il sera souvent accompagné de son ami et grand collectionneur Josef Müller.
Dès 1939, il s’établit à Montreux, se consacrant à ses seules recherches, loin des centres artistiques, mais toujours informé du mouvement des idées.
Après s’être brièvement consacré à la peinture figurative, c’est d’ailleurs à ce moment qu’il détruira toutes ses œuvres précédentes (ses images de 1920 sur des thèmes religieux et de critique sociale sont perdues), il se tourne vers l’abstraction. Il réalise des reliefs en fil de fer, ainsi que d’innombrables collages de papiers rehaussés de discrets dessins construits. Admirateur de Piet Mondrian, Théodore Bally réalise, dès les années 40 des œuvres constructivistes, des monotypes et des collages. Après 1960, il décide de délaisser la couleur pour combiner des formes élémentaires, des collages en noir et blanc.
Pour Théodore Bally, tout l’intérêt réside dans la création. Il n’a jamais peint que dans la solitude et pour lui seul, restant, de fait, presque inconnu. Il montre toutefois une importante série de monotypes à la Galerie Ferdinand Möller à Cologne, en 1953, puis des collages à la première Exposition suisse de peinture abstraite à Neuchâtel, en 1957, transférée à Winterthour et à Berlin en 1958, puis encore un intéressant ensemble dans le pavillon suisse de la Biennale de Venise en 1958. Ajoutons deux expositions à la Galerie Lienhard à Zurich, en 1959 et 1960, dont il reste de beaux catalogues préfacés par Hans Neuburg.
Bally entretient, dès les années 50 et jusqu’à la fin de sa vie, un lien particulier avec la ville de Neuchâtel. L’éditeur Marcel Joray (Éditions du Griffon), grand amateur et promoteur de l’œuvre de l’artiste, lui consacre en effet deux volumes, en 1964 et 1968, de sa prestigieuse collection d’ouvrages monographiques sur les arts plastiques et la sculpture du 20e siècle.
Aujourd’hui un important fonds public d’œuvres de Bally est conservé par la Fondation Théodore Bally (créa. 1973), auprès de l’Aargauer Kunsthaus d’Aarau.